Balade au marché

La démone, après avoir répondu à Rinith d'un signe de tête, sortit avec la lycanne de l'hôpital avant de se diriger vers la minuscule ruelle qui menait au marché noir, d'un pas tranquille mais elle restait attentive à tout ce qui se passait autour d'elle, ne sachant guère à quoi s'attendre dans ce genre de rues. Il faisait nuit et à Camdibor il valait mieux rester sur ses gardes. Ne tenant guère a provoquer de nouveau un mouvement de panique, elle s'arrêta et posa doucement sa main sur le torse de Rinith, pour lui demander de s'arrêter sans se tourner vers elle pour autant.

Il vaut mieux que j'y aille seule dans un premier temps, si on y va à deux ils fuiront.

Très bien je vous attends ici.

Reste sur tes gardes tout de même, on ne sait jamais. Et ne viens que quand je te le dirais.

Liete commença donc à s'avancer vers le marché en prenant soin de garder son visage visible, pour qu'ils puisse la reconnaître sans soucis. Mais elle savait que cela restait risqué car si un membre de l'armée venait à la découvrir elle aurait des problèmes. Mais elle s'avanca tout de même, attendant de voir la réaction des commerçants.

La petite place où se réunissaient les commerçants était toujours aussi animée, c'est à dire qu'on n'y trouvait pas grand-monde. Les contrebandiers se tenaient appuyés contre les murs, près des sorties, de façon à pouvoir fuir immédiatement en cas de problème. Le peu de clients présents observaient les marchandises à la dérobée. Par rapport à la veille, rien ou presque n'avait changé. La femme à la marmité n'était pas là, néanmoins.

Lorsque Liete arriva sur place, l'atmosphère se tendit immédiatement. Tout le monde la fixa d'un air où se mêlaient peur et tension. Mais l'un des hommes reconnut la Commandante, un murmure passa et la plupart des vendeurs se détendirent. Les vendeurs redéployèrent leurs manteaux et les clients, leurs pièces d'or.
Au bout d'un moment, ce fut comme si la représentante de l'armée n'était plus là. Un homme tenta même de vendre à la jeune femme un bracelet probablement volé sur un cadavre du champ de bataille de Walentir.
Liete était désormais reconnue comme une alliée des vendeurs noirs. Qui sait, cela pourrait être utile dans le futur.

Liete refusa "gentiment" la tentative de vente de l'homme et, voyant la réaction des marchants, la démone sourit intérieurement. Les marchants ne la voyaient visiblement pas comme une ennemie,et n'avaient pas fuit malgré la tension évidente lors de son arrivée. A présent ils avaient reprit leurs activités et ne faisaient plus attention à elle. Elle fit donc signe à Rinith de s'approcher doucement, sans mouvements suspects, ce qu'elle fit sans rien dire. Elle savait que les marchants seraient peut être inquiet de voyant arriver la lycanne, mais pas forcément, ils pouvaient deviner qu'elle était avec Liete, car elle n'avait pas chercher à dissimuler son geste et Rinith marchait droit vers sa supérieure, d'un pas calme et mesuré. Comme la démone ne semblait pas inquiétée par la présence de la lycanne, les marchants le remarquèrent et comprirent en voyant Rinith près de Liete qu'il s'agissait d'une alliée. La tension redescendit et le calme relatif des lieux revint rapidement. Après cela, les deux mages entreprirent de faire le tour du marché,cherchant quelque chose susceptible de les intéresser. La démone finit par demander à l'un des marchands, bien que son étal ne l'intéressait pas.

Où est passé la vieille au chaudron qui était là hier?

-La vieille vendeuse de potions ? Elle se repose, je pense, répondit le marchand. C'est toujours comme ça. Un jour elle vient, elle jour elle est absente. Elle peut venir plusieurs jours d'affilé et ne plus venir pendant près d'un mois avant de revenir vendre ses breuvages comme si de rien n'était. Y'en a qui disent que c'est à cause de ses visions. Elle voit des choses que les autres ne voient pas. Et elle prédit l'avenir aussi. Personne ne sait comment elle fait. Peut-être qu'elle-même ne le sait pas.

L'homme, voyant que Liete e lui achèterai rien, s'éloigna une fois son discours terminé. Rinith s'approcha de son commandant :

-Cette femme lit l'avenir ? N'importe quoi, l'avenir n'est pas fixe, ou ça voudrait dire qu'on n'a pas de libre arbitre.

Elle sourit néanmoins d'un air un peu cruel :

-Le seul destin qui est observable, c'est celui des Walentiriens : ils se feront écraser par Camdibor.

La démone écouta calmement le marchant, et, pour avoir entendu la vieille parler à son sujet, ne mit pas ses paroles en doute. Quand il eut fini de parler, le voyant s'éloigner, elle fit de même, suivie de Rinith. Tout en marchant, cette dernière s'approcha de la commandante.

Cette femme lit l'avenir ? N'importe quoi, l'avenir n'est pas fixe, ou ça voudrait dire qu'on n'a pas de libre arbitre.

Ce à quoi Liete répondit d'un ton calme et emprunt d'une certaine réflexion.

Je pense que cette femme en est réellement capable. Hier quand je l'ai rencontré, elle s'est adressée à moi en m'appelant par mon nom sans que je lui ai donné, et elle connaissait trop de choses à mon sujet pour que ce soit un hasard, même Camdibor n'en sait probablement pas autant. Donc il est plus que probable que ce marchant dise vrai à son sujet.

La démone marqua une pause.

Quand au libre arbitre, il n'est pas entravé, car selon la vieille, il y a toujours plusieurs futurs possibles, déterminés par nos actions. Donc je pense qu'elle a raison.

Rinith cligna des yeux en écoutant son commandant. Elle prit un moment pour réfléchir avant de répondre :

-Si il y a plusieurs futurs possibles, est-ce vraiment lire l'avenir ? Je pourrais très bien lancer un dé, dire que les différents avenirs possibles, c'est qu'il tombe sur un, deux, trois, quatre, cinq ou six, et une fois le résultat arrivé, me vanter de lire les avenirs possibles. Pour ce qui est de votre nom, vous avez déjà une certaine réputation, Commandant. Ou alors, elle lit dans les pensées, ce qui est déjà plus plausible.

Elle se mordit la lèvre, ferma les paupières puis rouvrit les yeux :

-Mais maintenant que j'y pense, on a tous entendu parler de prophéties très précises se réalisant, de voyants sauvant des villages entiers et de bien d'autres choses de ce genre, alors... Il paraît que dans la bibliothèque personnelle du Seigneur Shadir, il y a un grimoire qui décrit les événements passés, présents et futurs de Jgv'Ple. Qui sait, c'est peut-être vrai... Mais si il y a plusieurs futurs possibles, alors ce livre doit changer constamment... ou alors, il liste lui aussi tous les futurs possibles ? Euh...

La Lycanne avait les yeux dans le vague, la bouche entrouverte à essayer de réfléchir sur ce livre. Elle devait être en train d'imaginer toutes les possibilités qui s'offriraient à elle si elle possédait un tel grimoire...

Une lueur de curiosité apparut dans le regard de la démone à l'évocation d'un tel grimoire et et se mit à réfléchir avec un air pensif. Visiblement, Liete hésitait entre deux options:

Vu qu'elle possédait le moyen d'entrer dans la bibliothèque personnelle du seigneur Shadir, elle pouvait accéder à ce grimoire si elle le désirait. "oui mais après?" pensa la démone. Si elle apprenait réellement les futurs possibles, elle détiendrait entre ses mains beaucoup de destins différents, et elle ne savait pas vraiment comment elle réagirait si elle découvrait la défaite de Camdibor, et surtout ce qu'elle ferait pour s'assurer de leur victoire en cas d'échec annoncé. Elle aurait les moyens de détruire le monde comme de le sauver, elle pouvait tout changer. Mais changer le futur n'est pas sans danger, et elle s'en doutait.

Dans une autre optique, elle pouvait ne pas le prendre et laisser les choses comme elles sont,en restant dans l'ignorance, ce qui serait plus sage. Cependant, la fortune sourit aux audacieux et on n'obtient rien sans prendre de risques.Cependant elle le laisserait à sa place et n'agirait pas dans son propre intérêt, seulement pour Camdibor. Ce qui la poussa à répondre à Rinith en murmurant.

Si ce grimoire existe bel et bien, on n'a qu'un moyen de s'en assurer, et c'est d'aller le chercher. J'ai un moyen de pénétrer dans la bibliothèque personnelle de Shadir, mais je devrait y rentrer seule. Je le laisserait là bas, si quelqu'un d'autre que nous deux met la main dessus cela pourrait s'avérer catastrophique.

Rinith regarda Liete d'un air où se mêlaient de l’appréhension et une certaine admiration. C'est à voix basse, afin d'être certaine de ne pas être entendue qu'elle répondit :

-Vous voulez vraiment vous introduire dans la bibliothèque du Seigneur Shadir ? C'est complètement... dingue... et ambitieux... mais surtout dangereux, bon sang ! Si on nous découvre là-bas, c'en sera fini de nous !

Elle tendit la main pour empêcher Liete de renchérir :

-Oui, je dis nous, parce-que si vous y allez, je ne vous laisse pas seule. Déjà, on ne sait pas quelle taille fait cette bibliothèque, ça pourrait prendre des années pour trouver le bouquin que l'on cherche, alors mieux vaut y être à deux. Et puis, vous m'avez fait une promesse, non ? Vous avez promis de m'entraîner jusqu'à ce que je puisse vaincre Alta-Ïr. Si vous vous faites prendre, vous ne pourrez pas tenir votre promesse.

La Lycanne dut tout à coup se rendre compte qu'elle avait parlé bien trop familièrement avec sa supérieure car elle rougit violemment et baissa la tête, l'air penaud.

La démone ne nota pas la familiarité de la lycane, beaucoup plus concentré sur le fond que la forme. C'est vrai. C'est complètement fou de tenter un truc pareil et très dangereux également, mais son audace, (qui frisait d'ailleurs l'inconscience à ce niveau là) la poussait à agir et a connaître le futur pour assurer la victoire de Camdibor. Elle fronca un peu les sourcils avant de répondre à la lycane d'une voix grave, toujours à voix basse.

Je ne pense pas que tu pourra y entrer, ca doit être l'un des lieux les mieux gardés de tout Camdibor! Moi j'ai un badge pour m'introduire dans le temple de Shadir, mais toi... vu que tu n'en possède pas, je ne suis pas certaine qu'ils te laissent entrer.

Liete marqua une pause avant de reprendre.

Et même si c'est dangereux, je veux pouvoir être utile au seigneur Shadir, quitte à changer un peu les règles du jeu. J'ai promis de bien servir Camdibor et je compte bien y parvenir. Je reviendrai ne t'inquiète pas, si ça commence à être dangereux, je reviendrais dans la tente des mages sur le champ. Et je pourrait t'entraîner comme ça.

Rinith hésita un moment. Elle ne désirait en aucun cas laisser Liete seule dans cette aventure, mais elle devais lui obéir. Elle poussa un profond soupir avant de regarder son maître droit dans les yeux, les siens commençant à être humide :

-Entendu. Je vous attendrai dans la tente des Mages. Je vous en prie, ne... ne faites pas de folie. J'ai confiance en vous, bien sûr, mais... s'introduire dans la  bibliothèque de Shadir... qui sait ce que vous y trouverez.

Elle sembla sur le point de partir, hésita un instant puis, mue par un instinct soudain, elle se jeta dans les bras de Liete avec un grand sourire avant de repartir en courant, lançant un grand "Bonne chance !"



[Tu peux ouvrir ton sujet au Temple de Shadir]

La démone recula d'un pas quand Rinith lui sauta au coup sous l'effet de la force de la lycanne et de sa surprise. Quand elle vit celle ci s'éloigner elle sourit. Elle préférait ne pas la mêler à une affaire pareille. Elle leva ensuite son bâton et incanta son sort de téléportation pour se rendre au palais,lieu le plus proche du temple, et finit le trajet à pied. Au fond d'elle même elle ressentait une certaine inquiétude en repensant à ce fameux grimoire sensé renfermer le passé, le présent et le futur de tout Jgv'Ple. Si elle se faisait prendre ca lui coûterais très cher, mais si elle ne faisait rien, ca pourrait bien être pire. Alors elle continua de marcher jusqu'au temple.





['caro, ton temple il est introuvable x) ton lien marche pas :p alors je poste ou?]

[ben non justement... je le trouve pas le temple... A moins que tu ne veuille désigner le palais?]

[Arfffff ! Effectivement, le Temple n'est accessible qu'aux modérateurs et aux administrateurs, j'ai pas pensé à vérifier les permissions !
Je modifie ça de suite, tu devrais y avoir accès ce soir au plus tard !]

[baka x) d'accord j'irai voir ca^^ (c'est de l'humour hein ;p, ne prends pas ca au premier degré^^) ]

Edit: c'est bon,j'y ai accès^^

[Super, ça veut dire que mes modifs fonctionnent ! (cool, ça m'a prit vingt bonnes minutes c't'histoire !)]

L'ambiance du marché noir était identique aux souvenirs de Liete. Les acheteurs achetaient, les vendeurs vendaient et quelques pickpockets pickpo... euh... volaient. Liete surpris une main baladeuse essayer de lui voler sa bourse mais un simple regard suffit pour que le jeune voleur (un jeune garçon qui n'avait même pas atteint la puberté) décide d'aller faire les poches à quelqu'un d'autre, quelqu'un se trouvant de préférence loin de cette Démone. Rinith, qui avait suivi son maître cette fois-ci, observa le marché avec attention.

-J'ai du mal à comprendre comment certaines personnes peuvent en arriver à de telles extrémités pour survivre. Lorsque nous aurons écrasé Walentir, il faudra apporter du changement à tout ça. Je suis sûre que les Walentiriens nous offriront leur or avec... consentement.

La Démone observa elle aussi la place. Si elle s'attendait à retrouver la vieille avec les potions, elle n'était toujours pas revenu. Son emplacement était même utilisé par un marchand de parchemins couverts de runes, probablement quelque texte de magie très noire.

-Qui est-ce que vous allez interroger d'abord, Commandant ?

Il y avait actuellement cinq vendeurs sur la place : celui aux parchemins, un deuxième qui cachait de nombreuses fioles emplies de liquides divers et variés sous son manteau, un troisième qui faisait circuler de fausses pièces d'or, un quatrième qui appelait ses clients discrètement pour leur montrer le contenu d'une cage dont Liete ne pouvait pas voir le contenu (certainement quelque bestiole affreuse dont un homme ferait l'acquisition pour un combat de monstres clandestin) et un cinquième qui vendait des contrefaçons de tissus d'origines diverses. Liete reconnut d'ailleurs des (faux) manteaux elfiques, quelques (toujours aussi faux) gilets de Nains et même un (encore plus faux) gantelet en écailles de dragons.
Elle n'avait que l’embarras du choix pour choisir qui interroger, d'autant plus qu'il y avait quelques clients sur la place.

Liete, après avoir observé la place pendant quelques minutes, et lancé un regard noir au jeune garçon qui avait tenté de la voler, commença à faire le tour du marché. Elle finit par se diriger d'un pas très lent et faussement tranquille, la démone étant tendue, vers le marchant de parchemins. Elle s'adressa ensuite à lui d'un ton neutre et froid.

Savez-vous où je pourrais parler avec des gens de l'ombre? J'aurais besoin de renseignements. Et quels genres de parchemins vendez vous? A quoi servent-ils? Cela pourrait m’intéresser. Mais d'abord, répondez à ma première question, c'est important.


La mage regardait fixement le vendeur, attendant qu'il réponde. Elle était tout de même sur ses gardes, au cas où. Sans trop savoir pourquoi, elle n'était pas vraiment tranquille.

Le marchand sembla surpris à la demande de Liete et frotta son menton mal rasé et coupé d'une cicatrice entre deux doigts. Après quelques secondes de réflexion, il marmonna vaguement :

-Moui... Effectivement, je pourrais vous dire où trouver des gens de l'ombre... Mais c'est rarement une bonne idée de se frotter à ses gens-là. Ils sont plutôt... dangereux. Mais si vous voulez vraiment le savoir...

Il regarda la Démone avec une nouvelle lueur dans le regard et continua :

-... eh bien, vous savez où vous vous trouvez, non ? Le marché noir. ici, tout s'achète et tout se vend. Alors voila ce que je vous propose : puisque vous semblez intéressée par mes parchemins, achetez-m'en un et je vous dirai où trouver les gens de l'ombre.

Il ouvrit son manteau et commença à réciter d'une voix rapide :

-Parchemin augmentant la force physique : 10 Pièces d'Or
-Parchemin de vision nocturne : 10 Pièces d'Or
-Parchemin de bouclier : 10 Pièces d'Or
-Parchemin d'incantation de brume : 10 Pièces d'Or
-Parchemin d'illusion de rajeunissement : 15 Pièces d'Or
-Parchemin d'oubli : 15 Pièces d'Or
-Parchemin de déguisement : 15 Pièces d'Or
Et extrêmement rare :
-Parchemin d'invocation : 50 Pièces d'Or

Rinith était déjà en train de fouiller dans ses poches et en ressortit une petite bourse :

-J'ai 20 pièces d'or... A nous deux, on devrait pouvoir acheter n'importe quel parchemin, même celui d'invocation si on négocie un peu.

La démone écouta patiemment le marchand parler avant de hocher légèrement la tête. Visiblement la proposition lui convenait. De toute manière, dans ce genre de milieux aucune information n'est gratuite et elle s'attendait à un compromis de ce genre. Elle observa les parchemins après que rinith ne lui ai indiqué la quantité de pièces d'or qu'elle possédait. Cependant elle se méfiait un peu du vendeur. Elle n'avait pas vraiment la certitude que ses parchemins soient des vrais et préférait rester prudente. Elle observa donc attentivement le marchant avant de l'interroger calmement.

Vos parchemins sont-ils authentiques? Si oui, quel est l'effet du parchemin d'invocation?

Après avoir posé ces deux questions, la démone fixait fixement le marchant à la recherche du moindre tic nerveux, du moindre mouvement, qui pourrait trahir un éventuel mensonge de ce dernier. Bien qu'il n'y ai pas de raison que ces parchemins ne soient pas des vrais elle préférait se méfier.

-Évidemment que mes parchemins sont authentiques ! dit le marchand d'un air faussement choqué. Comment pouvez-vous mettre en doute ma parole d'un homme aussi honnête que moi ?



Perception : 16



Le marchand était sincère. Il jouait la comédie mais il ne mentait pas. Ses parchemins étaient bel et bien fonctionnels.

-Pour répondre à votre deuxième question... Et bien pour être franc, j'ignore totalement ce que ce parchemin peut invoquer. Pour tout vous dire, un homme me l'a vendu contre de la nourriture et d'après lui, il l'aurait trouvé dans des ruines au beau milieu d'un désert. Je ne peut pas le faire examiner de façon sûre, on me le retirerait, mas d'après ce que j'ai pu voir, il sert à invoquer une créature. Cela peut-être un dragon mais cela pourrait tout aussi bien être un Pouic-Pouic polaire des terres du nord.

Rinith observa elle aussi le parchemin. Elle secoua ensuite la tête :

-Je ne comprends rien de ce qui est écrit, on dirait d'étranges runes. Il faudrait le faire analyser pour en être sûr. Nous, on pourra le faire puisqu'on est des officiels, mais lui, il ne peut pas.

La démone écouta patiemment le marchand et resta silencieuse quelques secondes après qu'il eut fini de parler, créant un silence relativement gênant avant de finalement lui répondre.

C'est bon je vous crois. Nous pouvons prendre ce parchemin mais pas a 50 pièces d'or. Je vous le propose a 40 pièces.

À présent la démone regardait fixement le marchand, calmement mais en gardant son air froid habituel, d'un air qui laissait peu de place à une quelconque négociation.

Négociation : 17


L'homme sembla hésiter un instant mais il hocha la tête :

-Hum... Cela me semble honnête. C'est d'accord, va pour quarante pièces d'or.

Rinith donna ses vingt pièces d'or à Liete et la Démone ajouta le même montant d sa poche. La transaction se fit rapidement et l'argent disparu bien vite sous le manteau tandis que Liete rangeait le parchemin sous son manteau. L'homme esquissa un sourire avant de reprendre :

-Très bien. Donc si je me souviens bien, vous voulez rencontrer des gens de l'ombre, hein ? Ce type, là-bas (il désigna le vendeur près de la cage), en fait parti mais il ne vous mènera jamais à ses patrons sans une bonne raison. Dites-lui que la dette qu'il a envers moi sera considérée comme soldée si il vous apporte son aide.

L'homme s'inclina bien bas avant de montrer sa marchandise à un autre client qui semblait intéressé par ses parchemins.

La démone rendit son salut en hochant légèrement la tête et, voyant qu'il ne s'intéressait déjà plus aux deux femmes elle se rendit toujours accompagnée de Rinith là ou se trouvait le marchant avec la cage. La démone se doutait qu'il fallait se montrer discret pour éviter les ennuis. Aussi valait-il certainement mieux se tenir sur ses gardes, au cas où. Après avoir traversé la petite place et atteint le fameux marchant, elle le fixa du regard, sans pour autant le toiser,attendant qu'il la remarque avant de faire un discret signe de tête pour lui faire comprendre qu'elle désirait le prendre à part pour lui parler. A présent elle attendait de voir si l'homme acceptait de s'écarter de son stand pour parler à part avec elle.

[C'est reparti, non d'une plume !]



L'homme comprit le geste de Liete et s'excusa auprès d'un client et s'approcha de la Démone, se frottant les mains :

-Qu'est-ce que je peux faire pour vous ?

Lite lui répéta les mots du vendeur de parchemin et l'homme esquissa un petit sourire tout en continuant de se frotter les mains :

-Fort bien, fort bien. Vous voulez voir mes patrons, hein ? Il faut savoir qu'ils sont du genre... marchands. Ils ne vous offriront rien sans rien, il faudra probablement leur accorder une faveur. Ils vous demanderont certainement de faire peur à de mauvais payeurs, étant donné que vous êtes une Démone, je suppose que ce ne sera pas trop...

Un cri soudain l'interrompit brutalement. Il se tourna d'un bloc vers l'origine du hurlement et Liete suivit son regard. Rinith était à coté de la cage et en avait légèrement souleva le drap blanc. Ce qu'elle avait vu semblait suffisamment effrayant pour qu'elle relâche le drap aussitôt mais en tirant légèrement dessus, ce qui fit que Liete aperçut deux pieds nus et sales, enchaînés aux barreaux par un épais collier. Tremblant, la Lycanne se tourna vers le marchand et bégaya :

-Vous... vous... vous vendez... des... des... des esclaves ?!

Un silence pesant s’abattit sur l'impasse. On était à Camdibor, l'esclavage était autorisé. Mais néanmoins, il était sévèrement contrôlé et seuls les êtres originaires des zones annexées par la ville des ténèbres pouvaient êtres vendus. Évidemment, pour garder bonne figure, les habitants de Camdibor leur donnaient un autre nom :

-Chuuuuuut, vous êtes folle ou quoi ? D'abord, on ne dit pas "esclave", on dit "prisonnier de guerre" ! Et puis, où est le problème ? Les autorités en vendent bien, non ?

-Oui, mais seulement ceux provenant de cités vaincues, grogna Rinith. Et celui-ci n'en fait pas partie ! Vous avez-vu sa couleur de peau ? Il vient de loin, probablement d'au-delà de la Mer des Vents !

L'esclavagiste haussa les épaules tout en continuant de se frotter les mains, un tic probablement :

-C'est ce qu'on appelle le commerce. Donc, Mademoiselle, je vous disait...

L'interrompant d'un seul geste, Rinith empoigna l'homme à la gorge, des flammes sortant de ses yeux et d'entre ses dents, se dessinant sur sa peau. Liete ne l'avait jamais vue aussi énervée, pas même lorsqu'elle avait affrontée Kisal. Sa voix sortit déformée de sa gorge lorsqu'elle murmura :

-Si je t'arrache le cœur de la poitrine, je pourrai toujours dire que ça fait partie de MON commerce, non ?

Rinith était complètement hors de contrôle. Ce marchand aurait peut-être mérité de finir brûlé, mais Liete avait besoin de lui vivant pour atteindre ceux de l'ombre. De plus, la Lycanne attirait toute l'attention sur elle et risquait bien d'attirer aussi la garde. Liete devait faire quelque chose.