Balade dans les rues de Walentir

Asarith écouta attentivement le discours de la lycane. Elle prit son temps pour leur décrire ce qui n’était qu’une simple mission de reconnaissance. En d’autres termes, ce qu’il avait demandé. Bon, il était vrai qu’il n’était pas habitué aux pièges magiques, aussi cette idée lui déplaisait-elle fortement. Il avait un assez mauvais souvenir d’une caverne où une anomalie magique s’était déclenchée sans qu’il ne sache comment ni pourquoi. Et à vrai dire, il n’aimait pas du tout l’idée d’aller dans un donjon, même pour une mission de reconnaissance, truffé de pièges mortels. Il se retint cependant de formuler ses pensées quand la lycane expliqua qu’il y avait de toute façon un moyen de rentrer sain et sauf si besoin était. En outre, on ne lui aurait pas assigné ces deux compagnons de voyage en particulier si aucun d’entre eux n’avait une certaine expérience en la matière, aussi l’elfe noir garda-t-il le silence d’un bout à l’autre de la conversation.
Toutefois, avant de s’entailler la paume, il prit le temps de réfléchir à d’autres paramètres. Lesdits compagnons de voyage. Louise et Elias. Ainsi donc, Elias était un assassin ? Voilà qui n’était au final pas étonnant. Ces gens-là avaient toujours des manières bien à eux, Asarith n’avait jamais compris pourquoi. Mais il était vrai qu’après coup, à voir la façon dont il s’était comporté en attendant la lycane et Louise, il n’allait de toute façon être qu’un mage ou un tueur. Il ne pouvait pas en être autrement. Quant à Louise… Son physique laissait clairement penser qu’il s’agissait d’une guerrière. Mais les apparences étaient parfois trompeuses, et Asarith était bien placé pour savoir que n’importe qui pouvait hériter d’une collection de cicatrice au combat. Mais tout de même….
De même, s’il devait les juger sur leurs discours plus que sur leurs apparences, il paraissait évident qu’il allait être le mouton à cinq pattes du groupe. Celui qui ne disait pas grand-chose et qui se contentait de secouer la tête affirmativement ou négativement quand on lui demandait son avis. Louise et Elias semblaient avoir un tempérament calme et détendu, aussi seraient-ils de bons compagnons. Et dans un trio, il n’y avait pas besoin de leader. Tout cela convenait à l’elfe noir.
Aussi, c’est sans discuter qu’après quelques instants de réflexion, il s’entailla la paume et versa son sang dans le médaillon.