EN ROUTE !

Zophrène Edwardsky a écrit:

le destin avait vraiment un scénario prévisible...

[Nia nia nia ]




Boultarmoll était vide d'habitants. Absolument vide. Aucune être vivant, ni même aucun cadavre. L'endroit n'était plus qu'un cercle de pierre sur une colline de cendre. On aurait dit qu'une créature était passée, avalant tout avant de repartir. Et ce n'était pas seulement Boultarmoll : partout où tes yeux se posaient, c'était le même spectacle.
Quelque chose de terrible avait dû se passer ici. Mais impossible de dire quoi.

Soudain, un léger son te parvint aux oreilles. Une voix légère, aiguë mais douce. Une voix qui fredonnait doucement une mélodie sans parole. Elle provenait de l'extérieur de la ville, mais impossible de dire d'où exactement.
Cherchant l'origine de cette voix, tu posas un pied en dehors des limites de la ville. Et te retrouvas immédiatement à Walentir. Il n'y avait pas eu d'éclair de lumière, pas de changement trouble des couleurs. Un instant auparavant, c'était Boultarmoll. Maintenant, c'était... Walentir ?

L'endroit était dans le même état que la ville que tu venais de quitter. Une cendre grise recouvrait le tout et seules quelques pierres marquaient encore l'emplacement des édifices. Pourtant nul doute qu'il s'agissait de Walentir. Le tracé des routes encore distinguables était le même et tu pouvait même voir le reste du palais du souverain. Des ruines. Et ces ruines tombaient lentement de poussière, ajoutant de la cendre à la cendre.
Et tout cela sur le son de la voix qui fredonnaient tout le temps. Cette fois, tu pus t'orienter précisément vers elle. Pour finalement arriver devant la porte nord de la ville, ou ce qui en restait. A cet endroit, se tenait une jeune fille. Ses cheveux, qui atteignaient le bas de son dos, étaient de la même couleur que la cendre au sol et sa peau était plus pâle encore. Elle se tenait dos à toi, ce qui faisait que tu ne pouvais voir son visage. Et elle fredonnait, encore et toujours, la même mélodie un peu mélancolique.

Au moment où tu t'arrêtas derrière elle, elle cessa de chanter. Elle garda le silence un petit moment avant de dire doucement :

-Ce monde te plaît-il, Zophrène ? Ou bien préfères-tu celui que tu as quitté ?

Je dévisageais la jeune fille.

_Cette question ne veut rien dire. Si ce monde ne me plaît pas, c'est parce qu'il est ravagé, et que des gens sont morts, mais puisque tu parles d'un autre monde que je viendrais de quitter, ça veut dire que tout ceux que je conaisse vivent encore, là-bas. La vraie question, c'est comment je retourne les aider ?

[Désolé du retard, j'ai fini ma période d'exams, donc je devrais avoir un peu plus de temps pour répondre aux RP]


La jeune fille laissa échapper un petit rire cristallin. Elle se tourna alors à moitié vers toi. Elle semblait avoir une douzaine d'années à peine. Ses yeux, gris comme ses cheveux et sa peau, étaient entourés de nombreux cils longs et fins. Ses lèvres étaient tout aussi pâle que le reste de son corps. Sa petite robe blanche se souleva durant ce mouvement. Tu vis alors qu'elle n'avait pas de chaussure. Elle ne portait rien d'autre que cette robe.

-Tu n'as pas encore compris, n'est-ce pas, Zophrène ? Ce monde et celui que tu viens de quitter sont les mêmes. Ou en tout cas, les mêmes sur le plan de l'espace. Quant au plan temporel... Tu te trouves dans un des nombreux futurs possibles de ce monde.

Elle se pencha, ramassa une poignée de cendre et la laissa tomber au sol, lentement, comme le sable s'écoulant d'un sablier.

-Le futur peut-être changé par le moindre petit acte. C'est la théorie du chaos. Mais quand l'acte est plus grand, les conséquences sont bien plus drastiques.
J'aurais pu t'emmener dans le futur où Walentir gagne la guerre. Le monde est en paix, mais cette paix s'est construite sur le meurtre de nombreux Démons. Est-ce bien ou mal ? Ce n'est pas vraiment à moi d'en juger.
J'aurais pu t'emmener dans le futur où Camdibor l'emporte. Le monde est sombre, mais toujours en vie. Les êtres vivants sont tous les esclaves des Démons et de ceux qui se sont rangés de leur côté. Est-ce une si mauvaise chose ? De tous temps, les forts ont vaincus les faibles et se sont imposés. C'est à cela que ce monde doit la domination de l'Homme. Si les Démons sont les plus forts, n'ont-ils pas le droit de dominer ce monde et les autres ?

Le dernier grain de cendre s'écoula du poing de la jeune fille.

-Mais ce monde-ci est tout autre. Ici, ni Walentir ni Camdibor n'ont gagné la guerre. Ceux qui l'ont emporté... Tu as déjà rencontré leur Chef. Precia Testarossa. La dirigeante de l'Ordre des Tueurs de Dieux. Si ils l'emportent, le monde finira dans cet état. Ne croit pas qu'il soit vraiment dévasté. Il est pire que cela. Il est vide. Il n'y a plus rien, le Néant a tout emporté. Il n'y a plus d'espace ni de temps. Évidemment, ce n'est qu'une reconstruction, pour que tu puisses évoluer dans ce monde sans devenir fou.

Elle releva la tête, fixant le ciel gris.

-Que Walentir ou Camdibor l'emporte... Peu m'importe. La vie continuera d'exister et la conscience humaine aussi. Mais si l'Ordre impose sa domination... Plus rien n'existera dans ce monde ni dans un autre. Ce sera le Néant et l'Ordre en sera le maître.

Elle posa finalement ses yeux sur toi :

-Tu me dis que ce monde ne te plaît pas. Si je te renvoies à la réalité, promets-tu que tu feras tout pour empêcher que... cela (elle désigna le monde autour d'elle) n'arrive ?
Si tu dis oui, je te lierai à moi par un pacte. Écarte-toi du chemin que tu te seras fixé et je t'ôterai la vie sans état d'âme. Suis le fil de ta destinée et tu pourras profiter de ma force.
Si tu refuses le pacte, je te renverrai dans ton monde. Tu pourras suivre le chemin que tu désireras sans souci, que ce soit pour sauver ce monde ou le laisser périr. Tu seras totalement libre. Je trouverai juste quelqu'un d'autre pour accomplir ma volonté.

La petite fille esquissa un sourire avant de se tourner totalement et de se mettre face à toi. Elle s'avança doucement vers toi et leva ses doigts fins pour les poser sur ta joue.

-Je suis une fille égoïste mais je souhaite sincèrement sauver ce monde. Je t'ai choisi parce-que... Tu me sembles le plus apte pour cette mission Zophrène. Mais le choix final te revient. M'aideras-tu ?

La jeune fille esquissa un nouveau sourire avant de répondre :

-Pourquoi je t'ai choisis ? Eh bien, j'ai une certaine... capacité.

Elle tendit le doigt et dessina un cercle du bout de l'ongle. Une silhouette fantomatique représentant un Elfe apparut. Un léger fil rouge se trouvait derrière lui et semblait se perdre dans le lointain.

[color:19ee=#silver]-Chaque être est relié à sa destinée, et je suis capable de la voir. Imagine qu'il s'agit de ce fil. Lorsque certaines personnes sont destinées à se croiser, leurs fils s'entrecroisent aussi. Lorsqu'elles vivent un passage important de leur vie, il grossit. Certaines personnes, comme cet Elfe, en ont un faible. Leur impact sur ce monde est faible. Évidemment, cette destinée peut évoluer selon le futur que le monde suit. Mais c'est rare et il faut généralement un événement puissant pour que ça arrive, généralement provoqué par un être à plus forte destinée.

Elle agita de nouveau les doigts et la silhouette prit une nouvelle forme. Il te fallut un moment pour comprendre de qui il s'agissait : toi.

[color:19ee=#silver]-Et toi, voila comment je te vois.

Le fil derrière la silhouette s'épaissit, prit de la consistance et de la force, se mit même à briller légèrement. Rien à voir avec ce qu'il était tout à l'heure.

-Quelque soit le futur que je regarde, je vois ta destinée suffisamment forte pour modifier le monde autour de toi. J'appelle les êtres comme toi des Catalyseurs. Vous êtes assez peu dans ce monde, mais un seul d'entre vous peut changer la face de l'univers. Tu comprendras que j'essaie d'en réunir le plus possible.

Elle réfléchit quelques secondes avant de rire :

-Ah oui, j'oubliais de préciser que tu ne seras pas seul, évidemment. J'ai choisis quelques autres Catalyseurs pour m'aider. Évidemment, je préfère que vous restiez séparés pour l'instant. Une trop forte concentration de fortes destinées pourrait engendrer... quelques problèmes. Ce serait comme... réunir des flammes dans une forêt. Une seule ne fera pas grand chose, mais plusieurs risquent de tout brûler. Mais lors de la grande bataille finale, l'incendie sera inévitable et il faudra que vous agissiez ensemble.

La fillette leva les yeux vers le ciel et continua :

-Quant à ce que tu peux faire, c'est simple : pour l'instant, accomplis la mission qui t'a été donnée. Et lorsque tu seras lancé dans la grande guerre, je te donnerai les instructions dont tu auras besoin. Je sais que ça risque de ne pas te satisfaire, mais je ne peux pas faire mieux pour l'instant. Je dois adapter ma... stratégie en fonction de ce qui arrivera.

Elle reporta son regard sur toi. Son air était devenu bien plus sérieux :

-Je crois avoir répondu à tes questions. Si tu as autre chose à demander, je te conseille de le faire maintenant, parce-que nous allons bientôt devoir nous séparer.